Grupo Negro / Manifeste.
« Nous sommes quatre peintres ne revendiquant pas le statut d’école, certains que nous n’avons pas l’intention de guider ou d’être guidés, nous ne voulons pas rester assis, présider ou suivre une théorie esthétique.
Nous reconnaissons le temps et l’espace dans lesquels nous évoluons farouchement indépendants. L’acte de peindre nous unit. Nous fraternisons dans la diversité et, sans intransigeance, tolérons l’uniforme, les nouveaux canons académiques.
Nous n’avons pas besoin de controverse mais du droit d’être en désaccord.
Nous suivons chacun nos travaux et quêtes dans l’établissement d’un dialogue permanent reconnaissant les problématiques individuelles, nous provenons de différentes origines et expériences.
Nous reconnaissons la peinture comme une raison d’être, nous prétendons éviter le fatalisme romantique et la dictature du marché ou de la politique.
Nous soutenons la joie de vivre et de peindre comme une unité existentielle.
Curieusement, la distance nous unit aussi. Nous avons décidé de constituer un non-groupe: Grupo Negro.
Noir, car, dans son sens, il nous mène à l’absolu, au plein ou à l’absence de vie, à l’indifférenciation, à l’abyssal, aux ténèbres, au chaos primitif, à la mort.
Mais le noir n’est pas seulement l’opacité ou la fin, ainsi que le deuil est la possibilité de lumière, d’espoir après celà et avant tout c’est son origine: dans sa brillance sombre c’est l’humidité de la terre, le primal, le secret, le fécond.
Noir, c’est le primordial de la peinture, le trait originel, la folie. C’est la réalisation et l’incertitude; c’est la certitude sans vérité, pensée fatidique ni protocole.
Le noir, même en son absence, nous a toujours renvoyé à la grande matière de la peinture, à la lumière, à la conjonction de la lumière et de l’espace. »
Cora Van, Javier Cortez, Tarcisio Pereyra, Charlie Tomorrow.