Jérôme Sainte-Luce

La Galerie DerniersJours présente, du 3 juin au 4 juillet 2021, « Lespwineg : Esprits, là » de Jérôme Sainte-Luce (Perpignan, 1981). L’exposition présente une série de dessins et peintures inspirés de pétroglyphes amérindiens et de l’héritage créole de Guadeloupe, servant le thème omniprésent dans l’œuvre de Jérôme Sainte-Luce : la symbolique de l’âme.

A travers une trentaine de dessins et peintures réalisés dans son atelier de Trois-Rivières, Jérôme Sainte-Luce présente un monde imaginaire articulé entre mémoire et travail de recherche visuelle sur des vestiges de la culture amérindienne en terre guadeloupéenne. Son travail évoque la légèreté de l’enfance et la mort à travers un art brut et frontal. Sous des gestes relevant de la trace à l’instinct et des couleurs éclatantes sur toile et papier, obtenues par mélanges d’acrylique, d’encre de chine, de fusain, de crayon, de pastel et de collage.

« LESPWINEG » est une série débutée en novembre 2017 et pose la question du devenir post-mortem de l’homme – sans espace ni temps – et invoquant une élévation de l’esprit et la spontanéité de l’enfant avec son passé et son présent. Lue comme une autobiographie, cette exposition reprend le parcours historique et géographique de Sainte-Luce et ses ancêtres.

27 LESPWINEG 403bis 2017 24X32 cm technique mixte sur papier
55 LESPWINEG 1159 N/A 29X42 cm technique mixte sur papier

Son univers plastique est fait de superpositions de textures, papiers et tissus, il y mêle peinture, graphisme et collage. Il s’empare de la matière, la travaille, la triture, la transforme, la détruit et la recompose.

Sa démarche artistique est par ailleurs axée autour de différents tissus usagés de récupération, supports peints déchirés, découpés, gratés puis recousus. C’est à partir des pétroglyphes découverts près de son lieu de vie d’enfance que l’artiste greffe son monde fictionnel. Un monde imaginaire où les âmes sont des spectres errants cherchant un passeur, un ailleurs porté par « Les Passeurs d’Âmes » et la série ‘LESPWINEG’.

Cette dernière série, initiée en 2017, est constituée principalement de dessins, plus ‘directs’ et ‘essentiels’, articulés autour du geste, du graphisme et de quelques expérimentations. Dessins sur tissus, papier et sur bois réalisés avec des techniques mixtes : mélanges d’acrylique, d’encre de chine, de fusain, de crayon, de pastel et de collages.

Avec ses oeuvres, l’artiste parle inlassablement de son patrimoine culturel et de son monde intérieur. Fidèle à un mode de dialogue qui lui est propre, Jerome parle de ses oeuvres, qui’il nomme par des nombres, non pas comme des représentations d’esprits, mais bien comme des esprits, intrinsèquement. Chaque toile, chaque dessin échappe ainsi à une quelconque appropriation en existant par soi-même. Pas d’incarnation, pas de mise à distance ni d’incantation, mais un dialogue frontal d’être à être, chaque esprit, là, présent, nous guide vers nos rivages oubliés.

Fasciné par la mémoire, curieux de l’avenir, Sainte Luce commet ses allers retours entre passé et projet en s’autorisant une totale liberté de ton, de pratique, de technique, à l’instant, ici et maintenant.

En résultent des oeuvres hors-sol, mais pas seulement célestes, envoûtantes et invitantes : les Espwinegs immatériels semblent issu de glaise, d’air et d’eau.

7 LESPWINEG 1978 2018 24X32 cm papier
71 LESPWINEG 3015 N/A 38X87 cm toile

Né en 1981 à Perpignan, Jérôme Sainte-Luce suit des études d’Arts Appliqués à Rivières Des Pères, puis d’Arts Plastiques en 1999, Après quelques expériences en Espagne puis en Ardèche, il obtient un DSAA – spécialité design – à l’école Éstienne de Paris en 2002. Formateur d’Arts Appliqués depuis 2009, il exerce dans différents centres de l’île de la Guadeloupe.

Depuis 2009, notamment avec l’exposition «Les Âmes Gravées», Sainte-Luce développe un travail de recherche visuelle, revisitant la culture amérindienne, élément fédérateur de l’histoire et du patrimoine de l’espace caribéen. En effet, « hanté» par la perte de la Mémoire, l’artiste contourne inlassablement ces pierres gravées amérindiennes et pose la question de « l’autre état» après la mort de l’homme, et donc la question de la trace laissée…ce qui subsiste malgré tout, après l’extinction de toute une civilisation.

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